Je connais une personne victime

Apprendre qu’une personne de notre entourage à qui l’on tient a vécu une agression sexuelle peut être difficile et déroutant. Si une personne proche vous dévoile avoir été victime d’agression sexuelle, il est possible que vous viviez plusieurs sentiments. De la colère, un sentiment de vengeance, de la peur, un sentiment de ne pas savoir quoi faire ou de se sentir inadéquat.e sont tous des sentiments valides. Attention cependant, exprimer ces sentiments à la victime peut être davantage une nuisance qu’une aide et lui mettre une pression inutile.

Pour vous aider à mieux intervenir en tant que parent ou proche de la victime, nous vous invitons à consulter cette section.

Il est important de savoir que les intervenantes du CALACS de Charlevoix
 sont également là pour soutenir et accompagner les proches des victimes d’agression
 sexuelle.

Évitez les réactions nuisibles et adoptez les 12 attitudes aidantes

 

Lorsqu’une personne ayant été victime d’une agression à caractère sexuel se confie à nous, il est primordial de la croire et d’éviter des réactions pouvant être nuisibles pour la victime. Voici donc les 12 attitudes aidantes à mettre en pratique et les réactions nuisibles à éviter.

Croire, sans condition, ce que la victime nous dit. C’est son vécu et sa perception. Pour l’instant, vous devez vous centrer sur ce qu’elle vit et dit. Vous n’avez pas à faire la preuve qu’il y a eu agression. Ce n’est pas le moment de poser des questions ou de tenter de valider l’information qu’elle vous donne.

Réactions nuisibles : être soupçonneux, émettre des commentaires mettant sa parole en doute ou visant son intégrité.

Privilégiez l’écoute active et évitez les questions suggestives.

Avant de poser des questions, il faut laisser la personne parler à son rythme, ce qui peut être très difficile pour les proches. Une telle annonce peut faire naitre de vives émotions et beaucoup de questions, mais vaut mieux la laisser parler à son rythme et ne pas lui mettre de pression. Un ton calme et une attitude sécurisante sont également de mise, cela peut être bon pour la victime de savoir que quelqu’un a la situation en main, sans tenter de décider quoique ce soit pour elle.


Réactions nuisibles : parler sans arrêt. Poser des questions directes à la victime. Ne pas vous mêler de l’histoire de la victime sous prétexte que cela ne vous concerne pas, que ce n’est pas votre problème.

Respectez le vécu de la victime et laissez la personne vous parler en ses propres mots et dévoiler ce qu’elle peut. Ne pas lui poser de questions sur l’agression; la victime est plus importante que les évènements.

Réactions nuisibles : Essayer de lui soutirer des détails, poster trop de questions.

Les victimes ne réagissent pas toutes de la même façon, mais une agression sexuelle touche toujours leur intimité et leur intégrité psychologique. Il est donc important de ne pas minimiser, dramatiser ou comparer ce qu’elles vivent.

L’assurer de votre discrétion et de la confidentialité, à moins que les agressions persistent ou que sa sécurité soit compromise.

Réactions nuisibles : Jurer que vous n’en parlerez jamais à personne.

Se garder d’exprimer devant elle la révolte ou la colère que vous ressentez face à la situation. Elle pourrait se retenir de parler ou encore se sentir anormale de ne pas ressentir de colère.

Les émotions qu’elle vit peuvent se manifester de différentes façons et il faut favoriser leur expression et non tenter de les retenir. Laissez pleurer, crier, rire et favorisez l’expression de ses sentiments, y compris la colère et la honte. Ces émotions sont normales et il est important qu’elle sache qu’il est normal de vivre ça et qu’elle a le droit de les exprimer comme elle le sent.


Réactions nuisibles : empêcher la victime d’exprimer les émotions négatives qu’elle vit sous prétexte qu’il ne faut pas vivre dans le passé ou que ce n’est pas bon pour elle.

Ce n’est jamais la faute de la victime : remettez la responsabilité à l’agresseur. Toute remarque peut apparaitre comme une accusation et culpabiliser davantage la victime, compromettant ainsi son rétablissement.

Il est possible qu’elle se sente en partie ou totalement responsable de ce qui est arrivé. Nous partons du principe qu’il s’agit d’un acte criminel commis par l’agresseur. Peu importe son attitude, son habillement, sa réaction ou son absence de réaction, il est important de savoir qu’elle n’est en aucune façon responsable de ce qui est arrivé.


Réactions nuisibles : blâmer la victime pour ce qu’elle n’a pas fait. Lui laisser entendre qu’elle a dû provoquer, qu’elle a sa part de responsabilité dans ce qui lui arrive.

Vérifiez si la personne est en situation de danger, si elle a des idées suicidaires et si elle a besoin d’une aide professionnelle.

L’assurer de votre disponibilité en respectant vos limites et vérifiez si la personne a un réseau de soutien (famille, ami.es).

Laisser la personne faire ses propres choix, c’est l’aider à reprendre du pouvoir sur sa vie. Encouragez-la et misez sur ses forces.

Tout en regardant avec elle les options qui se présentent devant elle, vous pouvez regarder ensemble les avantages et inconvénients de chacune. Cependant, elle doit prendre les décisions qui lui conviennent elle-même et être soutenue dans ces choix.

Réactions nuisibles : étouffer, surprotéger la victime ou prendre les décisions à sa place.

Encouragez-là à aller chercher du soutien : référer c’est aider.

Il est important de s’écouter et tenter de reconnaitre nos limites, nos peurs et nos préjugés. Nous nous devons de les identifier et de les questionner pour éviter de les transmettre à la personne que nous voulons aider. De plus, malgré la meilleure volonté du monde, nous pouvons sentir que la situation est trop difficile pour nous, ce n’est pas une faiblesse, mais une force que de le reconnaitre et demander de l’aide auprès des professionnel.les spécialisé.es dans l’aide aux victimes d’agression sexuelle.

Vers quelles ressources orienter un.e proche qui a été victime d’une agression sexuelle?

La meilleure manière d’aider une personne de votre entourage qui a été victime d’une agression sexuelle, c’est de guider la personne vers les bonnes ressources :

• Vous pouvez vous présenter dans un centre désigné avec la victime (hôpital, CIUSSS) pour permettre à la personne de recevoir des soins et/ou de constituer une trousse médicolégale dans les 5 jours suivants l’agression sexuelle;
• Vous pouvez contacter une ressource d’aide (CALACS, CAVAC, travailleuse sociale, etc.)
Vous pouvez effectuer une demande d’indemnisation pour les victimes d’actes criminels (IVAC);
• Vous pouvez l’accompagner à porter plainte, entamer des démarches judiciaires ou administratives (si la personne le souhaite).

Contactez-nous

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