Le cas d’Éric Lapointe soulève d’importantes questions sur le traitement réservé aux personnalités publiques au Québec. Trente ans après la sortie de son premier album, un nouveau documentaire lui est consacré, accompagné d’apparitions médiatiques, dont un passage à Tout le monde en parle.
Or, en 2020, Éric Lapointe a été reconnu coupable d’avoir étranglé une femme. Plusieurs organismes d’aide aux victimes ont exprimé leur malaise face au fait qu’il continue d’être invité dans des festivals financés par des fonds publics, alors même que les gouvernements déclarent vouloir lutter contre la violence conjugale.
Son parcours judiciaire a mené à une absolution conditionnelle et à l’effacement de son casier, mais il n’a jamais exprimé clairement de prise de responsabilité. Dans ses entrevues, il évoque plutôt « un événement » ou « une perte de contrôle », ce qui contribue à minimiser les gestes reprochés.
Malgré cette condamnation, il est demeuré très présent dans l’espace public : documentaires, spectacles, couverture médiatique. Ce traitement interroge sur les conditions qui devraient entourer la reconnaissance et la mise de l’avant d’un artiste après des gestes de violence envers une femme, et sur la place que la société souhaite accorder à la responsabilisation dans de tels cas.



