Notre maison est sensée être l’endroit où nous nous sentons en sécurité, un foyer où l’on veut avoir de beaux souvenirs avec notre famille/ami(e)s. Malheureusement, dans mon cas, ce n’est plus le cas. Ma maison est devenue l’endroit ou j’ai vécu des choses horribles qui me laissent encore aujourd’hui un sentiment d’hypervigilance, à chaque fois que la porte ouvre, je crois que quelqu’un veut venir m’agresser, car c’est ce qui m’est arrivé. Pas une fois, mais deux. On a souillé l’endroit où, jusqu’à pas si longtemps, je me sentais bien.
Comment un ami en qui on a confiance, qui sait ce que l’on vient de vivre peut débarquer et venir me faire subir sa? C’est encore la question que je me pose aujourd’hui. Il savait tout ce que je traversais déjà suite à ma première agression et tentative d’effraction par un inconnu. Lui il a OSÉ me faire vivre la même chose malgré que je lui disais non, de me lâcher, il n’a pas su m’écouter, n’écoutant que son désir a lui en faisant fi de ma peur.
Le plus dur c’est de vivre chaque jour qui passe en ayant tout ça qui me tourne dans la tête en anticipant le procès qui va me faire revivre toutes ses émotions de stress et de peur que j’ai ressentie ces journées là. Mais je saurai me tenir droite, ayant confiance en la justice qui le fera payer pour tout ce qu’il m’a fait.
En terminant, peu importe qui tu es ou quel âge tu as, ne reste pas seule avec ça. Si tu as vécu un acte criminel, il y a beaucoup de ressources pour t’aider. Les filles du CALACS m’aident énormément dans tout mon processus, une chance qu’elles sont là. Soyons fortes, nous ne sommes pas des objets!
*Toute l’équipe du CALACS tient à souligner le courage de cette femme qui a donné sa voix et son histoire en espérant aider d’autres survivantes avec un vécu semblable à s’ouvrir. Nous savons que cela a été demandant, et nous soulignons aujourd’hui et tous les jours la guerrière que tu es.